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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/332

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Don Juan.

Que don Louis lui rend des soins.

Citron.

Que vous importe, si elle n’exige pas que vous l’épousiez ? — Mais ne lui avez-vous point vu le visage ?

Don Juan.

Non. Elle avait fait exprès, sans doute, de n’avoir point de lumière chez elle.

Citron.

Et vous l’aimez toujours ?

Don Juan.

Je l’adore.

Citron.

Quelle folie !

Don Juan.

Persuade, si tu peux, mon cœur.

Don Juan et Citron sortent.
Don Fernand.

Si je ne me trompe, don Juan était avec don Louis, et celui-ci par amitié l’aura mené voir les dames ou ma sœur. La faute en est à moi, et je dois n’accuser que moi seul. Conduisons-nous avec prudence. — Déjà le jour se lève… N’est-ce pas ma sœur que j’aperçois ?


LÉONARDA paraît à la fenêtre.
Don Fernand.

Eh quoi ! ma sœur, encore debout à cette heure ?

Léonarda.

Dans mon inquiétude, je ne pouvais pas dormir… et à tout instant je me mettais à cette fenêtre pour voir si vous veniez. Enfin le jour paraît, et je suis rassurée. — Pourquoi sortir seul ainsi, don Fernand, lorsque les parents de don Pèdre vous soupçonnent ? Ne savez-vous pas qu’ils veulent le venger ? De quoi vous servirait votre courage si plusieurs à la fois vous attaquaient ?… Vous avez sans doute rencontré ici près quelques cavaliers que vous aurez pris pour des galants. C’étaient peut-être des gens qui vous cherchaient.

Don Fernand.

Je vous remercie de ce tendre intérêt. De mon côté je ne suis pas sans inquiétude à cause de vous.

Léonarda.

Qu’est-ce donc ?

Don Fernand.

Je n’ai point voulu jusqu’ici vous en parler ; mais je soupçonne que vous avez quelque liaison avec un cavalier.

Léonarda.

Quel cavalier ?