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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/357

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Don Juan.

Je ne sais que répondre. Je me tais.

Don Louis.

Se peut-il qu’un homme qui n’a point laissé agir les autres, soit ainsi réduit au silence ?

Don Juan.

Je suis confus, seigneur : vous récompensez bien mal mon dévouement.

Don Louis.

Par cette croix de Saint-Jacques, je veux vous montrer qui je suis. Venez. Je vous emmène prisonnier.

Don Juan.

Je vous suis.

Citron.

Monseigneur, nous retournons à Tolède ?

Don Juan.

N’as-tu pas entendu ?

Citron.

Eh bien, j’en suis enchanté pour deux raisons : d’abord, je vais revoir Inès, et ensuite je me vengerai de la mule.

Ils sortent.



Scène V.

Chez don Fernand.


Entrent DON FERNAND, LÉONARDA et LISÈNE.
Don Fernand.

Comment don Juan a-t-il pu partir sans me faire ses adieux ?

Léonarda.

Il a reçu des lettres qui l’appelaient tout de suite à Madrid, où il a un procès.

Don Fernand.

Des lettres ! un procès !… Cela ne pouvait pas obliger un galant homme à montrer cette ingratitude envers son hôte.

Lisène.

Don Fernand a raison. Ces manières d’agir ne sont pas d’un galant homme.

Léonarda.

Vous paraissez piquée, ma chère ?

Lisène.

Moi ! et pourquoi ?

Léonarda.

Vous trouveriez sans doute don Juan plus galant homme, s’il vous eût aimée.

Don Fernand.

Vos paroles, ma sœur, annonceraient de la jalousie. Et à ce