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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/65

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Campuzano.

Vive Dieu ! c’est une femme délicieuse !

Trebiño.

Il y a longtemps que j’en ai envie.

Le Capitaine.

Un moment, l’un et l’autre ! Patience !

Célia, à Phénice.

Qu’est devenu Lucindo ?

Phénice.

Il sera resté à la Lune de Valence[1].

Le Capitaine, Campuzano, Trebiño, Orozco, Phénice et Célia sortent.



Scène IV.

Une rue.


Entrent LUCINDO et TRISTAN.
Lucindo.

Je serais tenté de te percer le cœur de ce poignard.

Tristan.

Ce n’est pas ma faute, seigneur. Que pouvais-je répondre devant quatre soldats armés de pied en cap ?

Lucindo.

Armés, dis-tu ?

Tristan.

Et comme il faut. Ils avaient plus de fer sur le corps qu’il n’y en a à la grille d’un parloir de nonnes. Mais avancez vous-même, appelez et interrogez. Peut-être que le chat vous répondra du grenier.

Lucindo.

Je me sens mourir. Ah ! femme, je commence à soupçonner que tu m’as trompé.

Tristan.

Ceci n’est pas une tromperie, mon cher maître, c’est une franche scélératesse.

Lucindo, frappant.

Holà ! ouvrez !


CÉLIA paraît à la fenêtre.
Célia.

Eh bien ! qu’y a-t-il de nouveau ?

Lucindo.

Célia ou enfer, que signifie la conduite de ta maîtresse ?

  1. Il est possible qu’il existât à Palerme une hôtellerie appelée de ce nom. Mais évidemment il y a ici une plaisanterie qui porte sur la triple signification du mot luna : 1° lune ; 2° argent ; 3° effet de la lune sur les fous.