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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/172

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marchande de quatre saisons trouvée égorgée, massacrée dans la nuit du 4 février dans un garni de la rue Croix-Nivert. La misérable transportée dans un état désespéré à l’hôpital Necker ne devait pas survivre à ses blessures.

Les assassins échappaient encore aux recherches de la Sureté, sauf mon Lebarroil arrêté le surlendemain dans un hôtel meublé de la rue du Vertbois, près des Halles et trouvé, présomption accablante, possesseur de deux billets de banque de cent francs et de cinquante francs d’or ; et trois cents francs étaient la somme volée à la victime, tout son petit avoir. On n’avait relevé, il est vrai, aucune trace de sang sur ses vêtements et sur son linge, mais, interrogé, il n’avait pu donner ni l’emploi de son temps, la nuit du crime, ni la provenance de cet argent, le produit de ses économies de lutteur, prétendait-il, et, la veille de l’assassinat, on lui refusait encore crédit dans une crémerie de la rue Cambronne pour un arriéré de quinze francs qu’il soldait le lendemain même. Enfin sa maîtresse, une fille soumise de la rue d’Aboukir, loin de l’excuser, l’avait chargé avec