Aller au contenu

Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand je voulais revenir sur mes pas, curieux d’entrevoir la grande ennuyée à sa sortie, impossible alors de bouger, emboîtes que nous étions dans la foule et, quand trois quarts d’heure après, la glabre tête du condamné une fois tombée dans le panier de son, je regagnai le marchand de vins de la rue de la Folie, la dame aux cinquante louis, n’était plus là, partie, évanouie… et dire, mon cher, que pas une seconde alors je ne songeai à la femme de Lebarroil, à la dame aux lèvres rouges et qu’étrange coïncidence (ce que c’est que de nous et des analogies de nos idées) à l’Opéra, cette nuit, il n’a fallu qu’une traîne de satin noir ondulant d’une certaine façon sur les marches d’un escalier pour évoquer soudain dans ma pensée et certaine sortie de femme d’un cabinet de la préfecture et certaine entrée de femme chez un marchand de vins de barrière dans le petit jour blafard d’une matinée d’exécution ! Oui, mon cher, j’étais là, accoté à la rampe, causant avec toi de choses indifférentes… passe un domino, sa jupe ondoie et bruit d’une certaine façon sous son camail de soie, et brusquement je vois mon inconnue sortir,