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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/213

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Et le soleil se couche, et l’aurore immortelle
Se lève, Éros est là, dans la gloire éternelle,
Sous les gouttes de sang, parmi les flèches d’or.

Les applaudissements éclataient.

J’avais un soupir de soulagement, l’étrange vision avait cessé… Terrifiant cauchemar, tandis que la comtesse chantait comme fascinée par Barythine, j’avais cru voir distinctement et j’ai encore la conviction d’avoir vu la bouche de la chanteuse et celle de Barythine se renfler un peu et rougir, devenir écarlates, tandis que les lèvres de ce pauvre marquis blanchissaient, blêmissaient dans sa face tout à coup souffrante, blêmissaient blanchissaient comme vidées de tout le sang dont se gonflaient celles des autres… La romance terminée, le phénomène cessait… mais j’avais bu tant de Château-margot au dîner de la princesse ce soir-là.