Aller au contenu

Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE MÉNAGE NAURETALE

« Ah ça, mon cher, tu n’as pas la main heureuse ! Quelle gaffe as-tu encore commise hier à l’Opéra ? Un dés plus beaux hôtels de Paris, une maîtresse de maison charmante, un des derniers salons où l’on cause sans empoisonnement préalable, car la chère y est exquise. J’allais t’y faire inviter à dîner, tu devais être de la première liste. Je te présente il y a un an, tu ne déplais pas : tu consens à ne pas parler littérature et à ne pas être homme d’esprit. La comtesse t’estimait même assez, le comte te trouvait de moyenne force au whist, et même, sorti de chez eux, dans la rue, le marquis de Moreux te rendait ton salut… Encore un stage de dix mois et tu étais de la petite intimité. Mais aussi, quelle idée hier à l’Opéra !