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Page:Lorrain - Buveurs d’âmes, 1893.djvu/118

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trois Salons, tous les quatre avaient d’abord battu froid et tenté de tenir à distance le nouvel arrivant ; mais devant cet accueil polaire la marquise d’Osborne avait eu un si singulier battements de ses cils, qu’elle avait d’ailleurs étonnamment longs, recourbés et frisés et du plus beau noir, qu’ils n’avaient pas insisté, les très chers, et donnaient maintenant du « shake hand » et du « comment va ? » tout comme à un sociétaire de M. Claretie, à ce cinquième larron.

C’est qu’elle n’admettait guère qu’on résistât à ses volontés, la très froide en apparence et très futile marquise d’Osborne. Chez elle, les caprices étaient des ordres, il fallait en prendre son parti…, les amis en étaient avertis. Du reste, elle avait peu d’exigences ; elle ne demandait à ceux de sa ménagerie que de lui donner leur soirée, à la mer, de sept heures à minuit, elle leur donnait à dîner en échange ; le reste du temps, liberté absolue.

D’ailleurs l’hospitalité la plus raffinée et la plus élégante, la chère la plus substantiellement exquise, et la maison la mieux montée de Trouville à Boulogne ! Veuve ou divorcée, on ne savait trop, russe d’origine, et une mère cantatrice à l’Opéra de Vienne, mais réel-