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Page:Lorrain - Les fleurs poétiques, simples bluettes, 1890.djvu/179

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Poésies diverses.


Mais Dieu pardonne à ceux qu’il aime ;
Et la mort, sonnant leur réveil,
Orne leur front d’un diadème
Plus éclatant que le soleil.
Et ta belle âme, ô Crémazie !
Pleine d’amour, de poésie,
Rayonne, céleste flambeau,
Aux feux de la suprême aurore
Que ton cœur brisé vit éclore
Et s’élever du noir tombeau !

Tu dors, infortuné poète.
Sans regards, sans vie et sans voix ;
Près de toi ta lyre est muette
Qui jadis vibrait sous tes doigts !
Mais de la mort l’aile glacée,
T’effleurant, rouvrit ta pensée