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Page:Lorrain - Les fleurs poétiques, simples bluettes, 1890.djvu/40

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Les Fleurs poétiques


Parfois les ailes caressantes
Des doux fantômes du passé
Se glissent dans mon cœur, tremblantes,
Comme un rayon presque effacé.

Se glissent dans mon cœur, tremblantes,
Une forme est à la fenêtre :
Elle n’y vient jamais le jour.
Aussitôt que l’aube va naître,
Elle disparaît sans retour.

Se glissent dans mon cœur, tremblantes,
Elle s’assoit au clair de lune
Dans un silencieux maintien,
Et tend vers la fenêtre brune
Son doigt mobile, aérien.