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Page:Loti, Matelot (illustration de Myrbach), 1893.djvu/150

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XXXI


Mais certain soir de dimanche, comme il rôdait sans but, toujours seul et avec son faux air grave, il entra dans la cour de la gare pour assister à une arrivée de train et s’amuser du défilé des figures — peut-être aussi, sans bien, s’en rendre compte, dans une confuse intention de chercher fortune, à ce crépuscule de mars qui s’allongeait très doux et déjà printanier.

Devant lui passèrent des gaietés de peuple et de dimanche, une cohue de bonnes gens qui revenaient de la campagne ; dans le nombre, des têtes drôlement coiffées le firent sourire.

— « Ton petit sac, Madeleine, tu ne l’as pas perdu ? » demanda, d’une voix comiquement inquiète, une bonne femme en mantelet à franges, une maman sans nul doute.