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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/113

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apostolat, le sanctuaire si longtemps à l’abandon a retrouvé ses foules de l’ancien temps : ce sont les soldats de tous les cantonnements d’alentour qui y viennent le dimanche par milliers, et, pour eux, on laisse tomber les barrières de cordes ; par exceptionnelle faveur, on leur permet de promener leurs rudes souliers de montagnards alpins sur les mosaïques sans prix de leurs grands ancêtres, car la nef dans son entier est à peine assez grande pour les contenir tous. Après la messe, le prêtre les harangue pour la victoire en paroles enflammées, et la vieille basilique reconquise se trouve ainsi redevenue un vivant et jeune foyer de patriotisme.