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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/205

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racheté plus tard en allant faire chez les neutres des conférences antigermanistes, détient le record du paradoxe avec cette phrase sans prix : « L’Allemagne est la conscience morale du monde. » Ce pays éhonté qui, à toutes les époques de son abominable histoire, n’a jamais vécu que de mensonge, de rapine et d’assassinat, élevé ainsi à la dignité de « conscience morale du monde », n’est-ce pas une des plus stupéfiantes trouvailles de la littérature contemporaine ?


Par ailleurs, j’ose prétendre que les Allemands n’ont jamais rien inventé, pas même la poudre dont ils font aujourd’hui un usage si bêtement féroce non seulement contre nos poitrines, mais aussi contre toutes les merveilles de notre art français, contre toute cette beauté de chez nous, patrimoine du monde entier. Sauf en musique, ils n’ont guère été capables d’autre chose que des plus habiles et impudents démarquages. Sur toute découverte due à l’un des nôtres, et le plus souvent inaperçue ou même dédaignée de nous en tant que découverte française, ils se hâtent de fixer leurs yeux de