Aller au contenu

Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du tout. Une douzaine de pauvres femmes sont là ce soir, assises dans des attitudes de fatigue et de consternation ; mais, à l’entrée des grandes dames blondes, elles trouvent le moyen de sourire et se lèvent pour faire des belles révérences.


Elles consentent, les dames bleues, à ce que je les accompagne dans leur tournée du soir aux villages ou hameaux d’alentour. On fait donc avancer leur auto, pavoisée aux couleurs d’Amérique, on apporte leurs fourrures, leur provision de cigarettes à bouts dorés, et nous partons en vitesse, par les routes boueuses, au milieu des arbres odieusement sciés et des fermes en ruines. Tout de suite il faut nous garer pour deux chariots énormes, surchargés de monceaux de jeunes arbres fruitiers, qui débordent et qui encombrent le chemin, de vraies pépinières en marche.

— Ah ! les voilà enfin qui arrivent, disent-elles. Nous les avions commandés en Normandie, pour replanter tous ces pauvres vergers.

Ensuite nous atteignons un plateau de plu-