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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/246

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nôtres, qui n’ont ni leur férocité ni leur jactance, les surpassent encore ! Sait-on bien assez chez nous que, chaque fois qu’il n’y a eu ni traîtres ni défaitistes, nous les avons mis en belle déroute : à la Marne, à l’Yser, à Verdun, dans l’Aisne, à ce magnifique combat du 28 octobre dernier, qui a passé trop inaperçu et où cependant nous avons bousculé comme raz de marée leur plus arrogante élite. Alors, maintenant que notre épuration s’achève, comment donc n’aurions-nous pas toute confiance ?

À lui, à leur kaiser, tout a été-bon pour exterminer. En plus des explosifs, les poisons, les virus, le froid et la tuberculose. Pour mettre la griffe sur le bien d’autrui, la brutale impudeur qui est essentiellement allemande et qui jadis fut étalée en ces termes par Frédéric II : « Je commence par prendre ; je trouverai toujours ensuite des érudits pour démontrer que c’était mon droit. » Le mensonge allemand, élevé plus que jamais à la hauteur d’une vertu nationale ; l’espionnage, centuplé ; dans tous les pays de la terre et dans toutes les classes sociales, la recherche infatigable des ignobles cons-