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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/35

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c’est parce qu’ils n’ont pas vu !… Ah ! combien je voudrais amener ici quelques-uns de mes amis espagnols ! Certes les écailles tomberaient enfin de devant leurs yeux !

Si je songe particulièrement à l’Espagne, à l’Espagne cependant si chevaleresque, c’est que je l’avais tant aimée, depuis vingt-cinq ans que j’habite à sa frontière… Nous nous passerons de son aide et, quand nous en aurons fini, je ne serai pas jaloux qu’elle ait sa part de délivrance. Mais j’aurais tant souhaité l’avoir aussi vue à nos côtés, à la peine et à l’honneur !



Après que j’ai longuement traversé la ville angoissante et ses faubourgs aussi infernalement saccagés que ses quartiers de quasi-opulence, j’arrive à une région où m’attendait, pour tableau final, le désastre des arbres. « Tel soldat, — disaient leurs instructions abominables, — tel soldat, avec son équipe, sera chargé de scier les arbres fruitiers. » Donc, méthodiquement comme tou-