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Page:Loti - La Maison des aïeules, 1927.djvu/51

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Véronique, coiffée à la mode de Saint-Pierre, — le toquet blanc laissant paraître deux bandeaux bien lisses sur le front et un petit rouleau de cheveux bien net sur la nuque — est une bonne vieille, très brune, suivant le type de l’île, avec un calme visage et un profil de médaille. Elle devine aussitôt qui je dois être, et s’en va chercher son trousseau de clefs.

Mon fils, entre ses deux amis, attend impatiemment, au seuil de la maison muette, où il va pénétrer comme dans un château de la Belle-au-Bois-Dormant. Et moi, avec des sentiments autres, plus complexes, plus graves, avec une sorte de crainte religieuse, attends aussi que s’ouvre le portail vénérable.

La clef ne veut pas tourner. Le vent souffle en rafales chaudes. La maison, obstinément