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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/233

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accueillant et paisible, où des bonnes Sœurs de chez nous élevaient des bandes de petits Coréens et de petites Coréennes aux minois de chat, leur apprenant à exercer d’humbles métiers, et à parler un peu notre langue.

Plus loin il y avait aussi deux ou trois rues où l’on aurait pu se croire à Nagasaki ou à Yeddo ; on y retrouvait les mousmés rieuses aux jolis chignons luisants, les boutiques proprettes et les gentilles maisons-de-thé, égayées de bouquets très prétentieux dans des vases de bronze. — Et c’était le commencement de cette infiltration japonaise, l’un des périls menaçant le plus l’existence de la Corée.



Oh ! la cocasserie, pour moi si imprévue, d’une journée de pluie à Séoul ! L’amusant souvenir que j’en ai gardé ! Cette fois-là, en ouvrant ma fenêtre au matin, j’avais vu tout assombri et tout nuageux ce ciel ordinairement si pur. Autour de la ville grise, les montagnes drôles et trop pointues semblaient piquer dans