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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/264

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tiges, comme pour se faire voir ; on y respirait une humidité chaude, saturée de parfums de plantes ; sous la voûte des verdures étonnamment épaissies, tout semblait tiède et mouillé ; on se serait cru en pays tropical à la saison malsaine.

En arrivant là-haut, j’avais aperçu de loin madame La Cigogne, comme aux aguets, sous sa véranda qui était enguirlandée des mêmes roses qu’en hiver, toujours ces roses pâlies à l’ombre des arbres, mais plus largement épanouies en cette saison, plus nombreuses, et s’effeuillant sur le sentier, comme des fleurs qui seraient en train de mourir pour s’être trop prodiguées.

Toutefois cette dame n’avait manifesté qu’avec froideur en me voyant approcher, et s’était contentée de m’indiquer une humble place dans un coin.

Ses yeux restaient fixés, là-bas en face de nous, sur le temple ouvert où trois dames de qualité, accompagnées d’un petit garçon de quatre ans au plus, venaient de tomber en oraison, après avoir sonné le grelot de bois de