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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/42

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VI



18 décembre.

J’ai revu aujourd’hui ce jardinet de madame Renoncule, ma belle-mère, dont le seul aspect suffisait jadis à me donner le spleen.

Et je l’ai revu tout pareil, aussi maladif, dans sa pénombre, entre ses vieux murs. Ses arbres nains, qui paraissaient déjà centenaires. n’ont ni changé, ni grandi d’une ligne. Tel bouquet de petits cèdres avortons, que je me rappelle si bien, de petits cèdres qui n’ont pas deux pieds de haut, se mire toujours dans le lac en miniature, dont la surface est ternie de poussière. La même teinte, verdâtre et comme