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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/150

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et de ce bruit, et accessibles à toutes sortes de sensations étranges.

Ces soirs-là, il semblait que Rarahu fût une autre créature. La upa-upa réveillait au fond de son âme inculte la volupté fiévreuse et la sauvagerie.

XIV

Rarahu portait le costume de son pays, les tuniques libres et sans taille appelées « tapa ». — Les siennes, qui étaient longues et traînantes, avaient une élégance presque européenne.

Elle savait déjà distinguer certaines coupes nouvelles de manches ou de corsage, certaines façons laides ou gracieuses. Elle était déjà une petite personne civilisée et coquette.

Dans le jour, elle se coiffait d’un large chapeau en paille blanche et fine de Tahiti, qu’elle mettait tout en avant sur ses yeux ; sur le fond, plat comme le fond d’un chapeau de marin, elle posait une couronne de feuilles naturelles ou de fleurs.

Elle était devenue plus blanche, à l’ombre,