Aller au contenu

Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blancs l’intention de s’y rendre avec toute sa suite, le conviant lui-même à la cérémonie et au grand banquet qui devait s’ensuivre.

L’amiral mit sa frégate à la disposition de la reine, et il fut convenu que le Rendeer appareillerait pour transporter là-bas toute la cour.


La suite de Pomaré était nombreuse, bruyante, pittoresque ; elle s’était augmentée pour la circonstance de deux ou trois cents jeunes femmes, qui avaient fait de folles dépenses de réva-réva et de fleurs.

Un beau matin pur de décembre, le Rendeer ayant déjà largué ses grandes voiles blanches, se vit pris à l’assaut par toute cette foule joyeuse.

J’avais eu mission d’aller, en grande tenue, chercher la reine au palais.

Celle-ci, qui désirait s’embarquer sans mise en scène, avait expédié en avant toutes ses femmes. — et, en petit cortège intime, nous nous acheminâmes ensemble vers la plage, aux premiers rayons du soleil levant.

La vieille reine en robe rouge ouvrait la marche, en tenant par la main sa petite fille si chérie, — et nous suivions à deux pas, la princesse