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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/246

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il m’avait pendant deux jours refusé l’autorisation de partir. — De plus, les vents régnants rendaient les communications difficiles entre les deux pays, et la date du retour à Tahiti restait problématique.


On mettait à l’eau la baleinière de Tatari ; les passagers apportaient leur léger bagage et prenaient gaiement congé de leurs amis ; nous allions partir.

À la dernière minute, Taïmaha, changeant brusquement d’idée, refusa de me suivre ; elle alla s’appuyer contre la case de Rouéri, et, cachant sa tête dans ses mains, elle se mit à pleurer.

Ni mes prières, ni les conseils de Tatari ne purent rien contre la décision inattendue de cette femme, et force nous fut de nous éloigner sans elle.

XIII

La traversée dura près de quatre heures ; au large, le vent était fort et la mer grosse, la baleinière se remplit d’eau.