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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/279

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qu’à l’ordinaire sur « Tahiti la délicieuse » ; — ce que souffrent dans leur cœur les hommes qui passent et disparaissent n’a rien de commun avec l’éternelle nature, et n’entrave jamais ses fêtes inconscientes.


Depuis le matin nous étions debout tous deux, et bien empressés. — Les préparatifs du départ apportent souvent une diversion heureuse à la tristesse de ceux qui vont se quitter, — et ce cas était le nôtre…

Il nous fallait emballer le produit de toutes nos pêches, de toutes nos expéditions sur les récifs ; tous nos coquillages, tous nos madrépores rares, qui, en mon absence, avaient séché sur l’herbe du jardin, et ressemblaient maintenant à de grands lichens fins et compliqués, plus blancs que de la neige.

Rarahu déployait une activité extrême, et faisait beaucoup d’ouvrage, ce qui n’est point habituel aux femmes tahitiennes ; tout ce mouvement trompait sa douleur. — Je sentais bien que son cœur se déchirait en me voyant partir ; je la retrouvais elle-même, et je reprenais un peu de confiance et d’espoir……