reine avec bienveillance. — Mais c’est elle, je le crains, qui ne le voudra pas…… »
— « Madame, répondis-je, elle va partir demain pour Papeouriri, demander l’hospitalité à Tiahoui son amie. — Là-bas comme ici, je vous supplie de ne pas l’abandonner, — on ne la reverra plus à Papeete. »
— « Ah !… dit la reine, de sa grosse voix étonnée, et visiblement émue… C’est bien, cela, mon enfant ; c’est bien… à Papeete tu aurais été bien vite une petite fille perdue…… »
Nous pleurions tous les deux, ou pour mieux dire, tous les trois : la vieille reine nous tenait les mains, et ses yeux d’ordinaire si durs se mouillaient de larmes.
— « Eh bien, mon enfant, dit-elle, il ne faut pas différer ce départ. — Si tes préparatifs, comme je le pense, ne sont pas longs à faire, veux-tu partir ce matin même, un peu après le soleil, vers sept heures, dans la voiture qui emmènera ma belle-fille Moé ?
Moé s’en va à Atimaono, prendre le navire qui doit la conduire dans sa possession de Raïatéa. — Vous coucherez la nuit prochaine à