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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/44

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semble, Rarahu et moi, au bord du ruisseau de Fataoua, dans notre salle de bain sous les goyaviers, quand Pomaré me fit l’étrange proposition d’un mariage.

— Et Pomaré, qui savait tout ce qu’elle voulait savoir, connaissait cela fort bien.

Bien longtemps j’avais hésité. — J’avais résisté de toutes mes forces, — et cette situation singulière s’était prolongée, au delà de toute vraisemblance, plusieurs jours durant : quand nous nous étendions sur l’herbe pour faire ensemble le somme de midi, et que Rarahu entourait mon corps de ses bras, nous nous endormions l’un près de l’autre, à peu près comme deux frères.

C’était une bien enfantine comédie que nous jouions là tous deux, et personne assurément ne l’eût soupçonnée. Le sentiment « qui fit hésiter Faust au seuil de Marguerite » éprouvé pour une fille de Tahiti, m’eût peut-être fait sourire moi-même, avec quelques années de plus ; il eût bien amusé l’état-major du « Rendeer », en tout cas, et m’eût comblé de ridicule aux yeux de Tétouara……

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Les vieux parents de Rarahu, que j’avais craint