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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/267

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Le tombeau du saint est à l’un des angles ; la porte épaisse, ornée de sculptures anciennes, en est fermée à clef ; quelqu’un, qui priait là, s’en va chercher le vieux prêtre gardien, et nous nous asseyons pour attendre, à l’ombre des arceaux blancs, dans la religieuse paix enveloppante.

Lentement il arrive, ce prêtre à barbe blanche et à turban vert ; il ouvre, et nous entrons. Sous une petite coupole triste, ajourée par le haut, peinturlurée d’arabesques dont les humidités et les pluies éteignent la couleur, est dressé le grand catafalque de drap vert ; aux quatre angles, des boules de cuivre que des croissants surmontent, et, à la tête, le turban du mort que voile une gaze fanée.



Par les petites rues, par les bazars, les gens vont et viennent, occupés de leurs affaires habituelles ; ce n’est ni dimanche, ni Pâques, ici, mais un jour quelconque de l’Égire — et rien encore, dans cette première ville de Judée, n’éveille pour nous le souvenir du Christ.

Cependant, voici une autre mosquée plus grande, dont la porte gothique nous semble une porte de cathédrale, dont le seuil, où nous quittons nos