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Page:Loti - Mon frère Yves, 1893.djvu/182

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Yves me dit à part, tout bas :

— C’est un très bon homme, mon beau-père ; — et ma belle-mère Marianne, vous ne pouvez pas vous figurer quelle bonne femme elle est ! J’aime beaucoup mon beau-père et ma belle-mère.

Dans la soirée, une jeune fille apporte du village des choses empesées de frais, très encombrantes. Anne se dépêche de serrer tout cela dans un bahut, pendant qu’Yves m’envoie un coup d’œil d’intelligence, disant :

— Vous voyez, tous ces préparatifs en votre honneur !

J’avais bien deviné ce que c’était : la coiffe de cérémonie et l’immense collerette brodée de mille plis ; qui doivent la parer pour la fête de demain matin.

De mon côté, j’ai différents petits paquets que je désire faire sortir inaperçus de ma malle avec l’aide d’Yves : des bonbons, des dragées, une croix d’or pour la marraine. Mais Anne aussi a vu tout cela du coin de son œil, et se met à rire. Tant pis ! et on ne peut pas réussir à se faire des mystères dans un logis où il n’y a qu’une seule porte et qu’un seul appartement pour tout le monde.