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Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/126

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XXVII


Je ne sais plus bien à quelle époque je fondai mon musée qui m’occupa si longtemps. Un peu au-dessus de la chambre de ma grand’tante Berthe, était un petit galetas isolé, dont j’avais pris possession complète ; le charme de ce lieu lui venait de sa fenêtre, donnant aussi de très haut sur le couchant, sur les vieux arbres du rempart ; sur les prairies lointaines, où des points roux, semés çà et là au milieu du vert uniforme, indiquaient des bœufs et des vaches, des troupeaux errants. — J’avais obtenu qu’on me fît tapisser ce galetas, — d’un papier chamois rosé qui y est encore ; — qu’on m’y plaçât des étagères, des vitrines. J’y installais mes papillons, qui me semblaient des spécimens très précieux ; j’y rangeais des nids d’oiseaux trouvés dans les bois