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Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/236

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LV


Avec le tracas toujours croissant des devoirs, depuis bien des mois je n’avais plus le temps de lire ma Bible, à peine de faire le matin ma prière.

Je continuais d’aller très régulièrement au temple chaque dimanche ; du reste nous y allions tous ensemble. Je respectais le banc de famille, depuis si longtemps connu, — et cette place conservera même toujours pour moi quelque chose d’à part, qui lui vient de ma mère.

C’était là cependant, au temple, que ma foi ne cessait de recevoir les atteintes les plus redoutables : celles du froid et de l’ennui. En général, les commentaires, les raisonnements humains, m’amoindrissaient toujours la Bible et l’Évangile, m’enlevaient des parcelles de leur grande poésie sombre et