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Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/245

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LVIII


De ces hivers, empoisonnés maintenant par la vie de collège, l’événement capital était toujours la fête des étrennes.

Dès la fin de novembre, nous avions coutume, ma sœur, Lucette et moi, d’afficher chacun la liste des choses qui nous faisaient envie ; dans nos deux familles, tout le monde nous préparait des surprises, et le mystère qui entourait ces cadeaux était mon grand amusement des derniers jours de l’année. Entre parents, grand’mères et tantes, commençaient, pour m’intriguer davantage, de continuelles conversations à mots couverts ; des chuchotements, qu’on faisait mine d’étouffer dès que je paraissais…

Entre Lucette et moi, cela devenait même un vrai jeu de devinettes. Comme pour les « Mots à double