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Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/285

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LXX


Après le dîner de midi, il était d’usage chez mon oncle de se tenir pendant une heure ou deux à l’entrée de la maison, dans le vestibule dallé de pierres et orné d’une grande fontaine guillochée, en cuivre rouge : c’était le lieu le plus frais, au moment de la lourde chaleur du jour. On y maintenait l’obscurité en fermant tout, et deux ou trois petites raies de soleil, où dansaient des mouches, filtraient seulement à travers les joints de la grosse porte Louis XIII. Dans le village silencieux, où personne ne passait, on n’entendait toujours que le même éternel jacassement de poules, toutes les autres bêtes semblant s’être endormies.

Moi, je n’y restais point, dans ce vestibule frais. L’accablant soleil du dehors m’attirait, et à peine