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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/267

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joessa

Tu te fais prier, Lysias, par moi ? C’est bien. Jamais je ne t’ai demandé d’argent ; jamais je ne t’ai laissé à la porte en disant : « Un autre est là. » Jamais je ne t’ai forcé d’abuser ton père ou de soutirer quelque chose à ta mère pour me faire des cadeaux comme les autres courtisanes ; mais dès le début je t’ai reçu pour rien. Tu sais quels bons amants j’ai renvoyés : Etoclès, aujourd’hui prytane, et Pasiôn l’armateur et ton camarade Mélissos dont le père est mort, ce qui le rend possesseur de toute sa fortune. Il n’y a que toi qui ait toujours été mon Phaon ; je n’ai regardé que toi, je n’ai admis que toi dans ma chambre. J’étais assez folle pour croire à tout ce que tu jurais, et à cause de cela je restais sage pour toi comme une Pénélopê, quoique ma mère criât et s’en plaignît à mes amies. Toi, depuis que tu comprends que tu m’as dans la main