Aller au contenu

Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tu restes près de Polémôn en colère ; il n’en serait que plus jaloux.

pannychis

Puisque tu le veux, rentrons.

polémon

Mais je vous prédis que c’est la dernière fois que vous boirez ensemble, aujourd’hui ; ce n’est pas pour rien que je me suis exercé à de tels massacres. Mes Thraces, Parménôn ! Que la phalange barre la rue ! Sur le front les hoplites ! sur les ailes les frondeurs et les archers ! le reste à l’arrière-garde !

philostratos

Est-ce à de petits enfants que tu parles, mercenaire, et penses-tu nous effrayer ? As-tu jamais tué un coq ? As-tu jamais vu la guerre ? Peut-être comme sergent as-tu gardé un petit rempart, et encore je suis gentil pour toi.

polémon

Tu le sauras avant peu, quand tu nous verras sous la lance avec des armes éclatantes.

philostratos

Venez donc ici tous ensemble. Moi et ce Tibios, car lui seul me suit, rien qu’en vous jetant des pierres et des coquilles d’huîtres, nous vous disperserons si bien que vous ne saurez plus où vous sauver.