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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/134

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IXe Revie. — Cécile Lecomte.

[Plusieurs mots barrés] — Je suis à Paris en 1757. J’y ai l’état de ma 1re vie en apparence ; mais j’ai cultivé l’amitié de Gaudet d’Arras, dont le père avait apporté des Indes une fortune immense. J’ai à cette époque 50 mile livs. de revenu. Je n’en ai distrait depuis 3 ans que les sommes nécessaires pour acheter les près des Roies et toute la terre de Saci et celle du Vaudupuits ; j’ai fait un Enclos, depuis la Levée jusqu’aux Fontaines de Joux, c’est-à-dire d’une lieue de long sur 500 pieds de large l’un portant l’autre ; car, vis-à-vis le Boutparc, je l’ai englobé dans mon Enclos. J’ai passé là des momens délicieux avec Jeannette-Rousseau, puis avec Marie-Jeanne. Mais ensuite je les ai établies, l’une à Courgis dont j’ai acheté la Terre, l’autre à Laloge, que j’ai acquise pour l’y établir, ainsi que Courtenai, les Bois-l’Abbé et l’intermédiaire entre Laloge et les Vauxgermains, que j’ai également acquis. Ainsi mes deux maîtresses, mères chacune de deux Enfants, fils et fille, étaient également dotées. Les fermes de Laloge, les Bois-l’Abbé, les terres et les bois de Vauxgermain et le franc alleu de Courtenai, égalant au moins la Baronnie des Courgis et Charmelieu et la Métairie Rouge, avec ses bois. J’avais quitté le pays, non de peur d’être tourmenté par mes deux concubines, pour les épouser ; heureuses avec leurs enfans et la fortune que je leur abandonnais, elles m’aimaient et m’avaient accordé leurs faveurs sans me parler jamais de mariage, ni me faire de reproches sur ma bigamie ; mais c’était mes parens à moi, qui me pressaient, par probité, d’épouser l’une ou l’autre.

Ils ne connaissaient pas ma fortune ; je n’avais acquis