Aller au contenu

Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au Lac des Quatre-Cantons, hasardez ces mots subversifs :


« Guillaume Tell n’a jamais existé. »

Si la dame vous répond :

« Alors, Jeanne d’Arc non plus ? »

alors, n’en doutez pas : c’est une moliériste.

c) Monsieur Bidou,[1]

Bidou est un adversaire d’élection parmi les cinq cents journalistes distraits qui me répondent inlassablement par l’habitude qu’ils ont d’imaginer les textes, et de ne perdre aucun temps à lire ce qu’ils discutent. La thèse que je vais soutenir n’est pas imprimée. Personne n’en connaît encore ni le sommaire, ni un chapitre essentiel ; mais si M. Bidou pouvait le lire, ce chapitre, je sais qu’il n’en ferait rien. Et pourquoi M. Bidou saurait-il ce dont il s’agit ? Pour « relire », comme il dit avec grâce, pour « relire » Pierre Corneille et son histoire avec quelque réflexion, il faut six mois de silence et de solitude. Pour sentir que ce vers d’Agnès


Hélas ! s’il était vray, vous resteriez icy.


est une merveille de structure, qu’il se murmure
  1. P. L. avait à cœur les critiques de M. Bidou. Il se prépara maintes fois à y répondre, mais ne parvint jamais à rassembler les notes qu’il avait écrites.