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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/167

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LA CENSURE


La Censure vient d’être atteinte par un vote de la Chambre.

Elle durait depuis si longtemps qu’on pouvait la croire immortelle, comme M. Wallon. C’est une des singularités de notre esprit que plus les hommes et les choses vivent et plus nous les croyons solides pour l’avenir. À l’annonce de la nouvelle, on a pu voir dans le public un mouvement général de surprise.

Dire que cette surprise a été mélancolique, ce serait farder la vérité. Il est des institutions qui exhalent l’antipathie comme un parfum naturel. La Censure n’était pas aimée. On ne la dit encore que malade ; mais quel que soit le respect dû à son grand âge, on espère bien qu’elle va trépasser.