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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/191

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À peine un hardi nocher, fendant l’onde aux flots d’azur attache au hêtre équarri les fils sept fois tordus d’un chanvre encore humide, je repousse l’esquif d’un pied téméraire et saute sur la rive émaillée par les doux présents de Flore. En vain les nymphes de Toulon avaient tenté sur moi l’effet de leurs funestes charmes. En vain, ouvrant leurs bras d’albâtre au seuil de ces demeures bruyantes où l’on vend du Yémen le nectar odorant et du noir cacao la liqueur onctueuse, en vain murmuraient-elles : « Arrête ici tes pas. De trois lustres à peine j’ai vu finir le cours, mais je veux abandonner mon voile aux zéphyrs, et pour toi je serai semblable à la rustique épouse de l’animal qui se nourrit de glands. » Sitôt que l’aiguille en cercle promenée eut posé quatre fois sur l’émail, dans les soixante pas où sa route est bornée, son pied sonore et vigilant, on put me voir pencher un front studieux sur le veau poëtique dont je dois la faveur à votre munificence.

[Traduction de tout ce qui précède : Je suis