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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/30

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II

LE NOUVEL ALEXANDRIN



Quand Ronsard, dans le 8ème livre de Les Amours, a introduit pour la première fois l’alexandrin, comme vers ordinaire de la poësie française, ce vers était connu depuis trop peu de temps pour que l’oreille se fût habituée à une unité de rythme d’aussi grande étendue : on conserva la coupe ancienne qui le séparait en deux parties égales, plus faciles à mesurer et à prévoir. C’est cette règle que M. Sully-Prud’homme exprime ainsi : « Dans les vers d’un nombre pair de syllabes, assez longs pour comporter un rythme régulier, la césure partage le vers de manière que les nombres respectifs de syllabes afférents aux hémistiches aient un commun diviseur et l’unité de mesure du rythme est déterminée par le plus grand commun diviseur de ces deux nombres. »

Cette loi régit ce qu’on pourrait appeler l’alexandrin orthodoxe. Il a suffi aux poëtes français pendant près de trois cents ans. Racine, Lamartine, M. Sully-Prud’homme lui-même l’ont employé