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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/50

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dération pour l’article 445, je ne voterai jamais pour la révision du procès Boileau.



L’Art Poëtique paraît en 1674.

En 1674, Racine et Chaulieu ont 35 ans. Vous admettrez bien qu’à 35 ans les poëtes ne sont plus sensibles aux conseils des théoriciens ! Racine a fait jouer Andromaque, Britannicus, Les Plaideurs, Iphigénie. Il est son propre maître, et l’influence de Boileau ne se fait pas sentir sur ses dernières pièces. Bien au contraire ce sont précisément celles qui manquent le plus aux règles des cuistres.

En 1674, La Fontaine a 53 ans. Corneille a 68 ans. Molière est mort.

Alors, où est-elle, l’influence de Boileau ? Puisque nous voici forcés d’écarter Corneille, La Fontaine, Molière, Racine et Chaulieu, citons leurs illustres successeurs ; et d’après leur facilité, d’après leur talent, d’après leur génie, nous mesurerons le génie du critique. C’est évident, n’est-ce pas ? Le critique est une sorte d’agronome qui prétend faire pousser du froment là même où il déclare n’avoir vu que de l’ivraie. Boileau a tout détruit. Voyons ce qu’il a créé.