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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/73

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nourrice ? Tiens ma lampe, je ne peux plus la porter. Oh ! je suis toute couverte de parfum. J’aurais dû tout verser dans mes mains. Mais nous avons besoin de la lampe. Éclaire-moi, nourrice.

la nourrice

Elle est entrée. C’était son destin qu’elle entrât. C’était son destin qu’elle fût malheureuse. Ayez pitié de nous, divinités bienveillantes !

danaé

Je sais bien à peu près ce qu’il y a derrière cette porte ! Le malheur, c’est toujours la même chose : c’est un bonheur ancien qui ne veut pas recommencer.

la nourrice

Oh ! elle devinera… elle devinera… Ayez pitié de nous, divinités bienveillantes !

danaé

Quel bonheur ai-je eu jamais qui fût égal à celui-là. Je sais bien ce qui va arriver. C’est à dire… je ne le sais pas tout à fait, mais je devine bien à peu près. Éclaire-moi plus haut, nourrice ; je vais ouvrir la porte.

la nourrice

Ce n’est même pas la porte du tombeau, c’est quelque chose de plus horrible. C’est… oh ! je ne