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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/189

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LA TORCHE À TRAVERS LA NUIT


Allegro δ = 120.


   Le soir vibre encor vermeil,
   Sistre et cor sur le méteil,
Lyre et prisme d’où s’effiltrent tous les sylphes du soleil.

   Ténèbres ! qui vous conduit ?
   D’où fond l’aigle, s’il s’enfuit ?
Salamandre, quel feu tremble sur le temple de la nuit ?

   Astre d’ombre. Cœur du ciel !
   D’où monte un masque immortel
Qui se lustre, qui se musque pour les cultes sans autel ?

Qui se lustre, qui se mu

   Simple sylphe clair, dis-nous :
   L’art de vivre est-il si doux ?
Le pas souple de la course rouvre et courbe leurs genoux.

   Vois les formes s’esquivant,
   L’eau morte où fuit l’air vivant,
Et la torche de la viorne que veut tordre et tord le vent ;