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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 2.djvu/183

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TENDRESSES


Ferme doucement tes bras comme une ceinture, sur moi. Oh ! touche, oh ! touche ma peau ainsi. Ni l’eau, ni la brise de Midi ne sont plus douces que ta main.

Aujourd’hui, chéris-moi, petite sœur. C’est ton tour. Souviens-toi des tendresses que je t’ai apprises la nuit dernière, et, près de moi qui suis lasse, agenouille-toi sans parler.

Tes lèvres descendent de mes lèvres. Tous tes cheveux défaits les suivent, comme la caresse suit le baiser. Ils glissent sur mon sein gauche. Ils me cachent tes yeux.

Donne-moi ta main. Qu’elle est chaude ! Serre la mienne. Ne la quitte pas. Les mains mieux que les bouches s’unissent et leur passion ne s’égale à rien.