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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/178

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LES FEMMES ASSEMBLÉES


(SCÈNE PREMIÈRE)


praxagora

Œil éclatant de ma lampe de terre cuite, suspendu comme il convient pour qu’on te voie, ô toi dont je dirai la naissance et le destin, toi qui naquis sur la roue rapide du potier, toi qui as dans ton nez la splendeur du soleil, donne en secouant la flamme le signal convenu.

À toi seule nous nous confions, et cela justement. Quand nous essayons dans nos chambres les postures d’Aphrodite, tu es là, tout près de nous, et nul ne veut cacher ton œil qui regarde les corps en mouvement. Seule, entre nos cuisses, dans nos parties secrètes tu brilles et tu brûles nos poils touffus. Si nous ouvrons en secret un fruitier plein ou une cave pleine, tu es là, tu nous aides et tu n’en parles pas avec les voisins.

C’est pourquoi tu prendras part à la délibéra-