Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/191

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la vieille

Parle donc à celui-ci, et va-t’en avec lui. Mais toi, ô cher petit joueur de flûte, prends tes flûtes et joue un air digne de moi et de toi.


Si quelqu’un veut goûter du bon,
Il faut qu’il couche avec moi.
Les jeunes filles ne sont pas savantes,
Mais bien les femmes mûres.
Aucune ne saurait satisfaire
Comme moi, le bien-aimé
Avec lequel je ferais l’amour ;
Une autre s’envolerait près d’un autre.

la jeune fille, (gravement)

Ne dis pas de mal des jeunes filles
Car tout ce qui est charmant réside
Entre leurs cuisses délicates,
Et fleurit sur leurs seins.
Toi, vieillarde, tu viens de t’épiler et de te peindre,
Ô délice de la mort !

la vieille

Puisse ton trou être perdu !
Puisses-tu égarer ta chaise longue
Quand tu voudras être houssée.
Et dans ton lit trouver un serpent
Que tu attireras sur toi
Quand tu voudras être embrassée !