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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/102

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II
MELITTA


« Purifie-toi, Étranger.

— J’entrerai pur, dit Démétrios. »

Du bout de ses cheveux trempés dans l’eau, la jeune gardienne de la porte lui mouilla d’abord les paupières, puis les lèvres et les doigts, afin que son regard fût sanctifié, ainsi que le baiser de sa bouche et la caresse de ses mains.

Et il s’avança dans le bois d’Aphrodite.

À travers les branches devenues noires, il apercevait au couchant un soleil de pourpre sombre qui n’éblouissait plus les yeux. C’était le soir du même jour où la rencontre de Chrysis avait désorienté sa vie.

L’âme féminine est d’une simplicité à laquelle les hommes ne peuvent croire. Où il n’y a qu’une ligne droite ils cherchent obstinément la com-