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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/130

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beaux, fit tourner la porte du septième et la referma derrière lui.


Avec une grande difficulté, car la pierre était lourde, il souleva la dalle funéraire sous laquelle s’enfonçait un escalier de marbre, et il descendit marche à marche.

Il savait qu’on pouvait faire soixante pas en ligne droite, et qu’après il était nécessaire de suivre le mur à tâtons pour ne pas se heurter à l’escalier souterrain du temple.

La grande fraîcheur de la terre profonde le calma peu à peu. En quelques instants, il arriva au terme.

Il monta, il ouvrit.


La nuit était claire au dehors et noire dans la divine enceinte. Lorsque avec précaution il eut refermé doucement la porte trop sonore, il se sentit plein de frissons et comme environné par la froideur des pierres. Il n’osait pas lever les yeux. Ce silence noir l’effrayait ; l’obscurité se peuplait d’inconnu. Il se mit la main sur le front comme un homme qui ne veut pas s’éveiller, de peur de se retrouver vivant. Il regarda enfin.


Dans une grande lumière de lune, la déesse apparaissait sur un piédestal de pierre rose chargé de trésors appendus. Elle était nue et sexuée,