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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/239

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II

LA TERREUR


La lune, par-dessus la mer et les Jardins de la Déesse, penchait ses montagnes de clarté.

Melitta, la petite fille si frêle et si menue que Démétrios avait prise un instant et qui s’était offerte à le mener en personne près de Chimairis la Chiromantide, Melitta était restée là, seule avec la devineresse toujours farouche et accroupie.

« Ne suis pas cet homme, lui dit Chimairis.

— Oh ! mais je ne lui ai même pas demandé si je le reverrais… Laisse-moi courir après lui, l’embrasser, et je reviens… ! »

— Non, tu ne le reverras pas. Et cela vaut mieux, ma fille. Celles qui le voient une fois connaissent la douleur. Celles qui le voient deux fois jouent avec la mort.