Aller au contenu

Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 8.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on pourrait appeler le blond de France ; il admira le nez bien placé, la bouche fine et très douce à voir, les oreilles faites comme des chefs-d’œuvre ; puis sans aucune idée brutale ni même familière, mais se laissant aller au courant d’imagination l’entraînait, il dévêtit mentalement la jeune femme, ouvrit la robe, conçut la nudité longue et légère et toute blanche. Il se souvint des bras, des épaules, des seins qu’il avait vus un soir dans leur décolletage, mais dont la grâce lui apparaissait pour la première fois par la pensée. Le corps charmant de Mme Vannetty flotta un instant comme un songe auprès de sa réalité, puis disparut.

— J’étais amoureux de vous, Madame, dit Aimery, deux ans avant de vous rencontrer.

— Expliquez-moi ce miracle.

— Amoureux de votre prénom.

— De Psyché ?

— Psyché. »