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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 8.djvu/41

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Aimery quitta le parc d’un pas rapide et alla rejoindre l’automobile qui l’attendait place du Combat.

Mme Vannetty lui avait nettement déclaré qu’elle ne le suivrait pas, qu’elle n’aurait jamais d’amant et qu’elle se l’était juré.

Un entretien qui se termine ainsi n’est pas toujours sans espoir, mais il n’indique pas non plus que la femme aimée va s’offrir à l’enlèvement le soir même. Douteuses pour l’avenir, les chances de succès étaient nulles pour la soirée. Néanmoins, Aimery ne semblait pas inquiet. En disant : « Je suis fou d’elle, elle partira », il établissait une relation logique entre les deux parties de la phrase, comme certains passagers disent ingénument : « Je voyagerai demain : il fera beau. » Tels sont les charmes de l’optimisme.

Il prépara donc ses dispositions en vue de ce